POURQUOI AUTANT DE DANSES SUR LA MÊME MUSIQUE ?
Réflexion (non exhaustive mais volontairement piquante) d'une animatrice un brin lucide, un brin moqueuse… et farouchement passionnée
Une musique sort. Elle claque.
Elle inonde les ondes, envahit TikTok, fait vibrer les enceintes de tous les clubs de Line Dance.
Elle devient virale, presque sacrée.
Et dans la foulée… bam 💥, CopperKnob se transforme en terrain de camping pour chorégraphies en tentes multiples.
Et moi, simple animatrice mais pas naïve ,je m'interroge :

Pourquoi tant de chorégraphies sur une seule et même musique ?
Et surtout… faut-il vraiment toutes les danser ? Ou simplement toutes les digérer ? 🤔
🌪 Quand une chanson devient un champ de bataille chorégraphique
Prenons quelques exemples que l'univers lui-même n'a pas pu ignorer :
🎧 Shivers – Ed Sheeran
Une dizaine de chorégraphies recensées sur CopperKnob.
Du niveau débutant ultra épuré au niveau intermédiaire maîtrisé et entre les deux, tout un monde d'adaptations plus ou moins inspirées.
Certaines osent la musicalité. D'autres… se contentent de changer les 8 derniers comptes pour prétendre à une « création ».
➡️ Mais soyons honnêtes : à l'œil nu, difficile de distinguer l'original de son clone.
Et sur le terrain ?
➡️ Une piste de 200 m², dix chorés sur le même titre, des groupes éparpillés comme des miettes de biscuit sur une nappe propre.
C'est plus un bal. C'est un défilé chaotique.
Un bazar galactique où même les Pastronautes 🪐 s'y perdent.
🎵 Texas Hold 'Em – Beyoncé
Là, on frôle le rodéo intellectuel. 🐎
Débutant, improver, partenaire, solo, twisté, "express", "EZ", "plus", "moins", remix tribal…
➡️ Certains ont même recyclé la même choré, en changeant uniquement la musique. Oui, ça s'est vu. Et oui, ça se dit (beaucoup) en coulisses.
💃 Señorita – Shawn Mendes & Camila Cabello
Un tube qui transpire la sensualité… et les doublons chorégraphiques.
Des versions latines, suaves, d'autres dignes d'un échauffement cardio.
Certaines danses prennent la musique aux tripes. D'autres… aux chevilles.
🎭 Tentative (pas toujours vaine) de décryptage
🔹 Adapter par niveau, c'est noble.
Mais reprendre 90 % d'une version intermédiaire et adoucir les 8 derniers comptes pour les débutants, est-ce encore de la création ou simplement du maquillage chorégraphique ?
🔹 Surfer sur la vague d'un hit, c'est tentant.
Mais quand tout le monde rame dans le même sens, la mer devient plate. Et franchement, ça finit par lasser.
🔹 L'envie d'exister à tout prix
Oui, je vois. Cette urgence de publier "sa" choré pour ne pas louper le train du buzz.
Mais parfois, mieux vaut rater un départ que foncer sans cap.
🔹 La frontière floue entre inspiration et duplication
Changer deux comptes, inverser un mur… est-ce suffisant pour apposer son nom sur une fiche de pas ?
La réponse est dans les regards croisés en bal. Et dans les silences un peu gênés.
🧱 Le respect, cet ingrédient oublié du succès
Être chorégraphe, c'est avoir du talent, certes. Mais c'est aussi cultiver l'élégance de ne pas marcher sur les pas d'un autre.
Non, ajouter un "+" ou un "EZ" dans le titre ne fait pas de vous un(e) pionnier(e).
Alors oui, dans les jours qui suivent la sortie d'un titre, il peut arriver que plusieurs créateurs s'enthousiasment en parallèle.
Mais lorsque la première choré est publiée, diffusée, enseignée, et que deux semaines plus tard une autre quasi identique débarque en fanfare… on frôle la contrefaçon artistique.
🎩 Moi, je lève mon chapeau (ou plutôt, j'agite mes paillettes) à ceux et celles qui, ayant commencé une choré, s'arrêtent net en découvrant qu'une version existe déjà.
Ils laissent tomber.
Par respect.
Par intégrité.
Et surtout parce qu'ils savent qu'une bonne idée n'est jamais perdue.
✨ "On la réinventera sur une autre musique. Une meilleure. Une qui nous ressemble."
Et là, oui, on peut parler de vraie création. De sincérité. De grandeur.
💡 Et si on arrêtait de diluer l'envie de progresser ?
On entend souvent :
"C'est bien, comme ça tout le monde peut danser…"
Oui. Mais danser quoi ?
Des versions délayées ? Une soupe chorégraphique tiède ? Des pas mous sur des tempos remixés ?
➡️ Trop de versions débutantes tuent le désir d'avancer.
➡️ Pourquoi se fatiguer à apprendre une inter, si une version "plus facile" est systématiquement créée à côté ?
➡️ Et souvent… par la même prof qui reproche ensuite à ses danseurs de ne pas évoluer. Ironique, non ?
🎤 Mon coup de gueule (mais avec le sourire)
Je respecte les chorégraphes pédagogues.
Je comprends les adaptations bienveillantes.
Mais quand j'entends :
"J'ai juste repris les 24 comptes d'une inter et j'ai simplifié les 8 derniers pour en faire une débutante…"
… eh bien, j'appelle ça du copier-mousser, pas de la création.
Et quand je vois une danse copiée-collée sur une autre musique avec un titre un peu fancy… je me dis :
"On n'est plus dans l'art. On est dans l'artifice." ♻️
✨ Conclusion
Ce texte n'est ni une attaque ni une leçon.
C'est une lettre ouverte, une invitation à revenir à l'essentiel.
Et si on dansait moins sur les mêmes musiques…
Mais avec plus d'âme ?
Et si on osait dire non à la répétition, et oui à l'authenticité ?
🎶 Créer avec sincérité.
🪩 Enseigner avec exigence.
💃 Partager avec respect.
Voilà ce que je défends. Voilà ce que j'aime. Voilà ce que je continuerai de faire, même s'il faut être un peu à contre-courant.
À vous de danser… mais surtout, à vous d'inventer. 🎶❤️
Signé : Une animatrice de Line Dance, les bottes bien huilées, la langue bien pendue, et la conscience bien droite.
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